Chronique XIV : Tambour, Calice et Hémoglobine

Le village de colons fraîchement créé était un endroit ou il faisait bon vivre, soutenu par le prieuré des portes de la grâce et ses moines, les indigents en provenance de Frayir semblaient avoir trouvé sur les terres entourant Auberive une terre d’accueil empli de possibilité. Les moines s’assurant que chacun puisse subsister et croître au sein du culte de Lekki et le fleuve proche permettant a la fois une bonne irrigation des sols et une pêche fructueuse.

Chronique XIII : Une paix relative

Il y avait dans l’air un silence trop paisible pour être vrai. Le genre de silence que seule une forêt sur le point de se trahir sait tisser.

La Canopée, tout comme les haldes plus anciennes, bruissait de l’effervescence d’un peuple à l’œuvre. Les fées irisaient les clairières de leurs danses rituelles, les sylvestres empilaient pierre sur pierre, et d’autres encore, plus anciens, traçaient des lignes d’énergie entre les racines, comme pour planter dans la terre même des promesses éternelles. On bâtissait sans relâche. On entassait, on consolidait. L’ombre de la guerre n’avait pas été invitée au festin.

Chronique XII : Les Loups de Bélème

Pendant un an, Bélème tint bon. La ville s’était dressée dans la cendre et le sang, à l’ombre du monolithe, et les saisons avaient passé sans l’engloutir. Les hommes-bêtes, pour la première fois, restaient dans leurs repaires. Le commerce, d’abord timide, s’ancra dans les ruelles neuves. Les pierres sèches s’empilaient là où les ruines fumaient encore.

Chronique XI : Le prix d’une promesse

Alors que la roche grise de l’Enclume, la série de montagnes au sud de Bélême, s’illuminait aux lueurs du début d’après-midi, les rayons du soleil avaient du mal à passer les feuilles encore humides de la forêt en contrebas. Malgré la fin du printemps, aucun animal ne pouvait être entendu à part quelques timides oiseaux. Tous fuyaient ce col d’où provenait ce bruit qui les effrayait. De là, plusieurs milliers de duergars, d’humains et d’elfes armés et disciplinés descendirent pour se former en 4 groupes d’environ mille personnes.

Chronique X : Le chant de l’Arkhal

Cela faisait déjà plus de cent jours qu’il taillait la pierre au pied de l’arche centrale. Cent jours à suivre des plans que Grevon ne comprenait qu’à moitié, griffonnés d’encre et de traits géométriques comme venus d’un autre monde. On lui avait dit que c’était pour une école. Mais pas une école comme les autres.

Chronique VIII : Toujours nous nous relèverons

La lumière grise de l’aube s’épanouissait à peine sur les blés fraîchement coupés quand les grandes cloches du Prieuré des Portes de la Grâce retentirent. À chaque tintement, une vibration sourde courait des collines jusqu’aux villages voisins. Elle entrait dans les maisons des apiculteurs, dans les meules encore tièdes des meuniers, jusque dans les cercueils de pierre où reposaient ceux qui avaient déjà servi. On laissa les ruches bourdonnantes, les pressoirs, les sillons. On essuya le miel sur les paumes, on posa la faucille et l’on s’aligna sous la bannière de la muraille blanche.

Chronique VII : Terre brûlée

Au lever d’un soleil de cuivre, la brume s’écartait comme un voile hésitant sur les haut-plateau à l’est des territoires de Castel-Brie. Là où quelques heures plus tôt ne régnaient que le silence du vent, deux océans d’hommes et de bêtes s’apprêtaient désormais à se heurter. À l’ouest montaient les bannières bleu et jaune de la Nouvelle-Vry, longues traînes d’étoffes battant le rythme d’une marche disciplinée.

Chronique VI : La fin d’un espoir

Bannis par les dieux et les déesses, abandonnés aux ténèbres et à l’oubli, asservis par des forces illégitimes… Quel autre choix que de suivre la flamme de la vengeance ? 

Une flamme capable, d’un souffle, de déchirer la trame du monde et de renverser les puissants. Elle consumera les peurs, les doutes, la faiblesse… Il ne restera que le pouvoir et l’ambition d’un feu insatiable, exigeant toujours plus, PLUS D’ÂME, PLUS DE SACRIFICES !

Chronique V : Un ventre bien rempli

Dans les vallons émeraude qui s’étendent entre Renanbourg et Caelanys, les nouveaux colons ont recommencés à vivre de la terre et du bétail. Au lever du jour, la brume estompait encore la silhouette des granges lorsque l’on vit, au loin, se dresser un être colossal d’écorce et de feuillage, comme sorti d’un vieux conte. Certains affirmèrent qu’un groupe de mystérieux voyageurs l’avait réveillé d’un profond sommeil.