Chronique XIII : Une paix relative
Il y avait dans l’air un silence trop paisible pour être vrai. Le genre de silence que seule une forêt sur le point de se trahir sait tisser.
La Canopée, tout comme les haldes plus anciennes, bruissait de l’effervescence d’un peuple à l’œuvre. Les fées irisaient les clairières de leurs danses rituelles, les sylvestres empilaient pierre sur pierre, et d’autres encore, plus anciens, traçaient des lignes d’énergie entre les racines, comme pour planter dans la terre même des promesses éternelles. On bâtissait sans relâche. On entassait, on consolidait. L’ombre de la guerre n’avait pas été invitée au festin.