Chronique XIII : Une paix relative

Il y avait dans l’air un silence trop paisible pour être vrai. Le genre de silence que seule une forêt sur le point de se trahir sait tisser.

La Canopée, tout comme les haldes plus anciennes, bruissait de l’effervescence d’un peuple à l’œuvre. Les fées irisaient les clairières de leurs danses rituelles, les sylvestres empilaient pierre sur pierre, et d’autres encore, plus anciens, traçaient des lignes d’énergie entre les racines, comme pour planter dans la terre même des promesses éternelles. On bâtissait sans relâche. On entassait, on consolidait. L’ombre de la guerre n’avait pas été invitée au festin.

Chronique XII : Les Loups de Bélème

Pendant un an, Bélème tint bon. La ville s’était dressée dans la cendre et le sang, à l’ombre du monolithe, et les saisons avaient passé sans l’engloutir. Les hommes-bêtes, pour la première fois, restaient dans leurs repaires. Le commerce, d’abord timide, s’ancra dans les ruelles neuves. Les pierres sèches s’empilaient là où les ruines fumaient encore.

Chronique X : Le chant de l’Arkhal

Cela faisait déjà plus de cent jours qu’il taillait la pierre au pied de l’arche centrale. Cent jours à suivre des plans que Grevon ne comprenait qu’à moitié, griffonnés d’encre et de traits géométriques comme venus d’un autre monde. On lui avait dit que c’était pour une école. Mais pas une école comme les autres.