Chronique VIII : Toujours nous nous relèverons

La lumière grise de l’aube s’épanouissait à peine sur les blés fraîchement coupés quand les grandes cloches du Prieuré des Portes de la Grâce retentirent. À chaque tintement, une vibration sourde courait des collines jusqu’aux villages voisins. Elle entrait dans les maisons des apiculteurs, dans les meules encore tièdes des meuniers, jusque dans les cercueils de pierre où reposaient ceux qui avaient déjà servi. On laissa les ruches bourdonnantes, les pressoirs, les sillons. On essuya le miel sur les paumes, on posa la faucille et l’on s’aligna sous la bannière de la muraille blanche.

Chronique VII : Terre brûlée

Au lever d’un soleil de cuivre, la brume s’écartait comme un voile hésitant sur les haut-plateau à l’est des territoires de Castel-Brie. Là où quelques heures plus tôt ne régnaient que le silence du vent, deux océans d’hommes et de bêtes s’apprêtaient désormais à se heurter. À l’ouest montaient les bannières bleu et jaune de la Nouvelle-Vry, longues traînes d’étoffes battant le rythme d’une marche disciplinée.

Mise en situation : Interlive Bourg-en-braise

Bélème baignait dans l’aube naissante, ses remparts encore marqués par les récentes échauffourées. De grandes bannières frappées du symbole de la ville claquaient sous un vent froid. Quelques passants traversaient la grande place, où un marché en sommeil attendait de reprendre vie. Jadis châtellerie soumise à l’autorité inébranlable de Gualter Nomond, Bélème n’était plus qu’un bourg livré à la complexité d’un nouveau régime. Depuis la disparition prolongée du châtelain, une élection populaire, organisée avec l’assentiment des elfes, avait placé Jack Reeves aux commandes.

Chronique V : Un ventre bien rempli

Dans les vallons émeraude qui s’étendent entre Renanbourg et Caelanys, les nouveaux colons ont recommencés à vivre de la terre et du bétail. Au lever du jour, la brume estompait encore la silhouette des granges lorsque l’on vit, au loin, se dresser un être colossal d’écorce et de feuillage, comme sorti d’un vieux conte. Certains affirmèrent qu’un groupe de mystérieux voyageurs l’avait réveillé d’un profond sommeil.

Chronique IV : Des sanctuaires divins bâtis sur des filons d’Arkhal

Le temple de la Dame s’élevait sur une petite colline, baigné dans la lumière pâle du crépuscule. Ses pierres, encore vierges du poids des ans, dressaient des murs immaculés, sculptés avec ferveur par les mains dévouées des artisans de Saint-Jean. Le bois de la charpente embaumait encore la sève, et les ferrures des portes brillaient comme si elles venaient tout juste de quitter la forge. Tout ici respirait la pureté du renouveau, la promesse d’un sanctuaire béni, un phare de foi dominant le monde du haut de son promontoire.

Opus 2 : Conquête (An 153)

Au lendemain de la chute éclair du « contrat d’engagement » qui ne tint que deux jours, la chatellerie de Bélème se trouva de nouveau livrée aux manigances et aux ambitions. L’ancien châtelain illégitime Guernot, déjà autoproclamé libérateur, dut fuir après sa défaite devant la Légion elfique dépêchée depuis Port-Argent.