Chronique III : A l’Ouest, rien de nouveau pour le Maelstrom, ou presque …

Quelle chienlit ! Mais qu’est-ce qu’ils leur avaient pris ? Une expédition sur le territoire à l’Ouest de Défiance en plein territoire homme bête ! Mon cul, c’est juste qu’on ne fait pas confiance à ces sylvestre à la con pour ne pas coopérer avec … Ces trucs en pagne … !

S’en allait en grommelant Alistair Crowley, écuyer de l’ordre des chaînes trempé jusqu’à l’os après une énième glissade sur la roche détrempée.  

Cela faisait maintenant six jours que la petite troupe hétéroclite d’une dizaine d’individus pataugeait dans les fondrières à l’Ouest de défiance à la recherche d’on ne sait quoi … Ils sauraient ce qu’ils cherchaient quand ils le trouveraient, qu’on leur avait dit.

– Il paraît qu’il y a plein d’Arkhal, par ici », marmonna son compagnon Heimonn, un guerrier des tournes terre en remarquant son air pensif.

– Ah ouais ? Répondit Alistair.

– À Bélème, ça n’arrêtait pas de jacasser là-dessus. Il paraît que la Nouvelle-Vry et Haut-Rempart ont déjà trouvé des filons chez eux.

Il était déjà passé midi lorsque l’expédition décida de monter un bivouac sur une terrasse en surplomb d’un petit canyon duquel s’échappaient quelques fumerolles malodorantes s’échappant d’un ru boueux. La matinée avait été pluvieuse et à plusieurs reprises des membres de l’équipée se sont retrouvés à barboter dans des flaques nauséabondes. Un bon feu et un petit casse-croûte à l’abri d’une petite anfractuosité allaient leur faire un bien fou avant de descendre au fond du canyon dans lequel serpentait un ruisseau déjà gonflé par les pluies de ces derniers jours.

Ils n’eurent pas le temps de terminer leur repas frugal qu’un vacarme assourdissant se fit entendre. Des éclairs zébrèrent le ciel avant que les cieux ne déversent de flots furieux sur leurs têtes. Ils restèrent de longues minutes plaqués contre la paroi, essayant tant bien que mal de profiter du couvert que leur offrait le petit surplomb qui, quelques dizaines de minutes plus tôt, abritait leur maigre feu de camp. Soudain, on entendit un grondement sourd à la droite du groupe suivi de borborygmes étouffés. Alistair venait de se faire emporter par un éboulement !

Les minutes s’égrainèrent, chacune plus longue que la précédente, jusqu’à ce que l’ondée fatale s’arrête aussi soudainement qu’elle était arrivée. Autour d’eux tout avait changé. Une ouverture béante se trouvait dans la paroi où leur camarade bougon se tenait. Un coup d’œil en contrebas et un bouillonnement clapotant les enjoignirent à prendre une décision rapide. Les flots furieux du torrent gonflaient dangereusement leur barrant la sortie du canyon. Heimonn se décida et descendit dans la crevasse nouvellement constituée. Le reste de la troupe ne demanda pas son reste et lui emboita le pas de façon désordonné.

Dans les faibles lueurs qui parvenaient du dehors, nos compagnons d’infortune ne mirent pas longtemps à tomber sur leur compagnon endoloris. Ils décidèrent d’explorer le souterrain, au moins ils étaient à l’abri du déluge extérieur. Après s’être fracassé le crâne une troisième fois dans un juron fleuri, Alistair décida d’allumer enfin une torche. Après quelques instants à s’esquinter à trouver son briquet et son ahmadou, une flamme jaillit et éclaira la salle dans laquelle les éclaireurs se trouvaient. À cet instant tout le monde se crispa. Autour d’eux une lueur froide violacée luisait d’une paroi … des veines d’Arkhal …  

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