Opus 1 : Le Déluge (An 152)

« L’accueil des divers groupes et factions dans notre noble châtellerie a été semé d’embûches, en raison des conflits de cultures, de traditions et d’origines si diverses. Le noble châtelain de Bélême, Gualter Nomond, a rendu visite aux groupes dès les premières heures de leurs arrivées sur les terres, afin d’affirmer sa position de seigneur honoré en ces terres. Mais dès le soir, des combats avaient déjà éclaté, entre autre avec les tribus des steppes.

Par la suite, les redoutables créatures de la forêt de la province, de terribles hommes bêtes, se sont dressées pour affronter les nouveaux venus. Certains blessés graves ont pu être secourus grâce à l’hospitalité de l’Eglise du Céleste.

Pour oublier cette effusion de sang du premier soir un tournoi d’objets enchantés qui se battent entre eux appelés mimiques s’est improvisé dès la première nuit. La Chêze du châtelain demeure et demeurera le champion invaincu… Oui , une chaise… L’événement a attiré tant de spectateurs que désormais, un tournoi sera organisé chaque année.

Le lendemain matin, plusieurs groupes furent productifs. Un groupe de héros de Haut Rempart est parvenu à vaincre divers groupes de la tribu hommes bêtes autochtone du Ka Lûa Ikungar, ramenant une tête empalée à l’entrée de la ville comme avertissement sanglant pour les sauvages des bois qui nous ont attaqués la première nuit. Les prêtres de Lekki se sont largement investis dans les champs et ont obtenu le droit de construire des ruches pour les abeilles, ou « mouches à miel », comme le disent les sudistes de Vif-Azur. Les nains de Baraz-Dum ont également collaboré avec le clan des Streguror dans la mine pour la renforcer et la sécuriser selon leurs traditions ancestrales, sans oublier les quelques nobles gens des blasons venus renforcer diplomatiquement les liens entre les différentes factions. Les Skogarmaors, eux, ont chassé de petites bêtes terrifiantes. Plus tard dans la soirée, nous avons même eu le privilège de goûter à ce magnifique et délicieux lait dont les gardiens, le clan des griffes et de crocs, gardent jalousement le secret.

Mais d’autres groupes arrivistes avaient semblablement des intentions plus funestes. Un garde a été agressé et poignardé à son poste. Plusieurs hérésies ont été commises dans la ville en plus de l’irrespect manifesté à l’égard de la respectable ambassadrice de Port Argent, Elänälue Telesillä Aspäniel, par la compagnie de Karpfenburg. Leur audace et leur mépris étaient tels que j’en aurais presque défailli. On raconte que l’origine de l’exaction viendrait du mutant à pince de crustacé proche des groupes du soleils noirs et de la Kabbale, toléré par la générosité de la garde : le dénommé L’Affreux. Ces rumeurs, insultes et hérésies ont conduit à l’exécution justifiée et à la flagellation des criminels jugés responsables !

Vers la soirée, le Ka Lûa Ikungar, le clan d’hommes bêtes, est sorti des bois en chantant et hurlant leurs prières païennes et haineuses, mais à la surprise générale, suivi par différents groupes opportunistes y voyant un moyen de piller, tuer et semer le désordre, comme lors de l’âge du fléau … Je me rappellerai toujours de leurs bannières… Des orcs du soleil noir, les lanciers hérétiques de Karpenburg, des monstres faits de bois et d’écorces venant de la racine mère et de la mangrove, des humains sans honneur portant fourrures et haches des Skogarmaor, les hommes-bêtes des griffes et des crocs, en qui nous avions confiance,… ont déferlé sur la chatellerie… Pour soit disant nous rendre libre. Ce fut un carnage …

Seuls quelques braves sont restés loyaux à la chatellerie, parmis eux figurait le groupe de Haut-Rempart hormis Karpfenburg. Les épées et boucliers levés haut, tenant la ligne malgré leur sous-nombre face aux charges puissantes de l’ennemi et à ses monstres. Des païens, des apostats, des créatures des bois et des bêtes. Voilà comment ils ont remercié notre noble châtelain de son hospitalité : par un coup de poignard dans le dos.

La ville a été pillée et à moitié détruite. Des paysans ont été dévorés dans la rue. L’académie locale de la tour de Narbogne a été vidée de ses biens. La mine a été close par une porte runique posée par Baraz-Dum. Notre noble châtelain Gualter… Humilié et enchaîné, lui, est resté digne.

Les masques tombèrent ensuite après la bataille, le traître Gernot Strenger, l’instigateur de cette rébellion, s’est empressé de rire du cadavre de l’ambassadrice elfe et de cracher sur Caer Khol et notre culte.

Comme solution, beaucoup ont fui la ville, les larmes aux yeux et le cœur serré, accompagnés par certains loyalistes.

Viendra le jour d’après le déluge, une tempête dévastatrice frappa la ville, comme si le Céleste nous envoyait un signal annonciateur, de sa justice divine et tous durent se mettre à l’abris. Je le dis et je ne le redirai jamais assez. Ne tendez jamais la main à quelqu’un qui ne prie pas le céleste, car la trahison sera la seule récompense à votre bonté. »

Auteur anonyme, pèlerin du Céleste

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